Saison 2016-17

Dark Circus
Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon
Mardi 4 octobre à 20h30
Durée : 1 heure

Deux plasticiens et musiciens virtuoses, Romain Bermond et Jean-Baptiste Maillet, racontent avec beaucoup d’humour et de poésie l’histoire d’un cirque qui évoque en fait l’histoire du cirque en général. Ils fabriquent sous nos yeux un film d’animation qu’ils projettent en même temps sur un écran placé en fond de scène. Musiques et images de toute beauté créent une alchimie proche de l’univers magique du cirque et réveillent l’âme d’enfant qui dort en chacun de nous.

Il nous tient à cœur de ménager une évasion du monde réel, de proposer autre chose que ce que l’on peut voir lorsqu’on allume la télévision, et même d’en prendre le contrepied, nous dit Jean-Baptiste Maillet.

Les Règles du savoir-vivre dans la société moderne
La Garance – Scène Nationale de Cavaillon
Mardi 8 novembre à 19h et Mercredi 9 à 20h30
Durée : 1 heure

Écrites par une fausse baronne en 1889, ces règles ont été adaptées avec malice par Jean-Luc Lagarce pour devenir un drôle de texte et un texte très drôle. Cette savoureuse leçon, véritable miroir de la bourgeoisie du XIXe siècle, souligne l’absurdité et le ridicule mais aussi la dureté de prescriptions destinées à régenter toutes les étapes de la vie en fonction de préoccupations financières et du souci du paraître, et au mépris des aspirations personnelles et du libre arbitre. Or cette critique sociale frappe par sa résonance actuelle.

Agnès Régolo dit de Jean-Luc Lagarce : Le regard qu’il pose sur les usages désuets de la société bourgeoise du siècle dernier nous permet d’évaluer la pression de nos propres usages sociaux contemporains, d’entrevoir la violence que peuvent prendre aujourd’hui les nouvelles formes de règles qui codifient l’intimité.

Vertiges
Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon
Jeudi 17 novembre à 20h
Durée : encore indéterminée (création en cours)

Cette fable à la fois drôle et cruelle nous plonge dans une cité qui s’est terriblement dégradée. Après une longue absence, en pleine tourmente personnelle, Nadir décide de se rapprocher des siens pour s’occuper de son père. Il découvre les paradoxes et l’aveuglement dans lesquels sa famille s’est engluée. Au fil de ce voyage initiatique, parviendra-t-il à retrouver son identité et à échapper aux délires fantasmatiques (les siens et ceux de la société) engendrés par ces quartiers aujourd’hui paupérisés qui, il y a cinquante ans, étaient encore des lieux d’espoir ?

Je souhaite faire appel à des comédiens-collaborateurs, issus eux aussi de cette double culture franco-maghrébine, pour confronter leur vécu au mien et déjouer les clichés. Nasser Djemaï

Homme sans but
Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon
Samedi 3 décembre à 20h
Durée : encore indéterminée (création en cours)

Ce récit de trente années de la vie de Peter, un homme richissime – depuis son projet de fonder une ville artificielle jusqu’à sa mort – provoque le trouble. Son entourage est-il composé des siens ou d’acteurs payés par lui pour jouer un rôle à sa convenance ? Sans didactisme mais non sans humour, avec force et lucidité, le dramaturge norvégien met en cause la société contemporaine, dominée par l’argent et caractérisée par le brouillage entre illusion et réalité. Il montre l’ambiguïté des relations humaines qui en découlent et s’interroge sur ce que devient, dans ce contexte, l’identité personnelle.

L’inépuisable complexité de l’œuvre d’Arne Lygre, la précision de son écriture et la finesse de son propos m’ouvrent une réjouissante perspective de plateau que je voudrais partager avec le public. Christian Giriat.

Une grenade éclatée
Théâtre Benoît XII
Vendredi 6 janvier à 20h30
Durée : 1 heure 05

Savons-nous que durant trois siècles à Tolède, à Cordoue, à Séville grâce à la Convivance eut lieu le plus extraordinaire rendez-vous entre l’Orient et l’Occident, cette rencontre entre les sciences, la philosophie des Grecs et la pensée judéo-chrétienne ?
Sons, signes, mots apparaissent comme autant de grains de cette grenade éclatée qui se recompose sous nos yeux.

Entre spectacle et performance,
un violoniste tzigane,
un maître de calligraphie,
une comédienne : 
trois voix d’artistes se croisent, se répondent,
pour évoquer l’utopie d’un temps où, en terre d’Al Andalus, le bien vivre ensemble, la convivance, privilégiaient le culturel plus que le cultuel.

Ogres
Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon
Samedi 28 janvier à 20h30
Durée : encore indéterminée (création en cours)

Ogres traite de l’homophobie, telle qu’elle sévit aujourd’hui dans le monde. Elle est protéiforme : les injures humilient, la discrimination sociale exclut et l’agression blesse et parfois tue. Elle provoque la souffrance, morale ou physique, souvent à la fois physique et morale.

Avec ce premier texte, Yann Verburgh a prouvé qu’il était capable d’aborder avec sensibilité la question de l’homophobie, avec une écriture extrêmement forte, d’une grande intensité, faisant preuve d’une vraie connaissance du plateau et du rythme dramaturgique nécessaire à faire entendre à un large public des histoires pourtant violemment douloureuses. Catherine Dan, Directrice de la Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon.

Fables
Théâtre Benoît XII
Vendredi 10 février à 20h30
Durée : 1 heure 15

Au beau milieu de ce qui semble un ramassis fortuit de rebuts, deux comédiens font défiler sous nos yeux toute une série d’animaux curieusement humains. D’un journal, d’un carton ou d’un sac en plastique, ils font surgir une galerie cocasse et étonnante où chaque personnage cache un animal et chaque animal… un homme.

Ils donnent corps et voix tantôt à l’âne, tantôt au lion, tantôt au chien et tantôt au loup.
Ils nous guident en équilibristes à travers des histoires patiemment agencées, parmi des êtres qui nous ressemblent à s’y méprendre.

Familière d’un théâtre inventif, la compagnie Tàbola Rassa propose une adaptation spectaculaire et déjantée de 15 fables de La Fontaine

On rit, on s’amuse. C’est absolument merveilleux de poésie ! Le Masque et la Plume, France Inter.

Barbelés
Théâtre des Carmes
Samedi 4 mars à 20h30
Durée : 1h

Me voilà sain et sauf, Mesdames et Messieurs, j’ai réussi, j’ai traversé la mer après des mois. Je n’ai plus de chez moi, je suis sans origine. Je suis de nulle part, mais je suis là. Cet homme vous ne le voyez pas, vous ne l’entendez pas. Invisible, transparent, migrant. Il est là, prêt à se jeter dans la formidable aventure de l’exil, prêt à renier son pays.

Et pourtant, tout autour, partout, dedans, dehors, les barbelés fleurissent. Et poussent pour repousser, empêcher, blesser, déchirer. La frontière ici, la frontière là. Frontières de l’impossible que l’homme franchit à chaque pas pour obtenir un peu de vie.

Ce spectacle est tel un radeau de la Méduse, entouré de barbelés au milieu de la tempête, avec quelques rigolades et un peu d’humour noir, pour pas crever trop tristes.
Rempli d’humanité, Barbelés met en avant le courage nécessaire mais vital à l’exil.

Spectacle coup de poing, rapide, brutal, ironique aussi et généreux, à l’instar de Benedetto, qui écrivit en 2007 ce texte furieusement actuel.  La Provence

La Peur
Théâtre Benoît XII
Mardi 14 mars à 20h30
Durée : 1 heure 15

La peur est parfois la pire des ennemies. On la croit complice mais elle sclérose, elle impose le repli sur soi, elle empêche le recul et la lucidité.

Stefan Zweig excelle dans la description des tourments intérieurs de ses héros. Sa nouvelle, La Peur, en est le meilleur exemple. Construite comme un roman à suspense, la pièce se déroule au rythme haletant des angoisses d’Irène, jeune femme adultère traquée par l’étrange compagne de son amant. Mensonges ? Vérités ? Hallucinations ? Comment déceler le vrai du faux ? On assiste au vacillement d’un couple qui ne se comprend plus… jusqu’au dénouement final, véritable coup de théâtre.

Cette pièce, à l’esthétique cinématographique, s’inspire de l’univers d’Hitchcock, notamment du remarquable film Fenêtre sur cour. Un spectacle palpitant.

Le Jazz à 3 doigts
Théâtre Benoît XII
Jeudi 6 avril à 20h30
Durée : 1 heure 10

L’histoire de Learco, né dans un petit village toscan, s’inscrit dans la première moitié du XXe siècle marquée par les deux guerres mondiales. Son père se réjouit de l’installation voisine d’une usine de munitions où sa femme et lui sont embauchés. Une fois son fils parvenu à l’adolescence, il est impatient de le voir devenir ouvrier comme lui. Mais Learco se passionne pour l’accordéon et veut réaliser sa vocation de musicien. Y parviendra-t-il ? Un acteur, un musicien et un vidéaste prennent en charge ce spectacle plein de mélancolie, de tendresse et d’humour. Sur un écran sont disposés à vue des photos, des vidéos, des dessins, des documents d’archives qui apportent à la narration une dimension poétique et un surcroît de crédibilité.

Cette alliance de moyens d’expression traditionnels et de technologies contemporaines fait merveille.

L’École des femmes
Théâtre Benoît XII
Vendredi 28 avril à 20h30
Durée : 1 heure 40

Arnolphe, sexagénaire obsédé par la crainte d’être cocu et stéréotype du machiste, a beau cacher Agnès des regards masculins et lui imposer le port du foulard, il ne parviendra pas à l’obliger à l’épouser. La mise en scène du Maître Carlo Boso est, comme toujours, parfaite. On retrouve plusieurs fondamentaux de la commedia dell’arte mariés à des emprunts au burlesque américain La scénographie souligne l’enfermement d’Agnès et l’autoritarisme cinglant d’un Arnolphe aussi effrayant que ridicule. Mais le comique naît surtout du traitement farcesque du couple des serviteurs Alain et Georgette.

Cette adaptation de la comédie de Molière met en relief le plaidoyer qu’elle contient en faveur des femmes, plus actuel que jamais.